Oresteia - Aischylos / T.Hughes / B.Dewulf

L’Orestie d’Eschyle raconte une histoire qui secoue - du sang, des meurtres et la vengeance - et montre comment le principe ‘œil pour œil, dent pour dent’ plonge dans un cercle vicieux absurde de cruauté et de guerre. Vingt-cinq siècles après l’Orestie d’Eschyle, ce texte est toujours brûlant d’actualité. 

"I think Aeschylus’ Oresteia is the fundamental piece of European theatre, the most exciting work any director or actor can engage with."

-- Peter Stein, metteur en scène allemand légendaire 

Des œuvres des grands poètes tragiques grecs de l’Antiquité, l’Orestie est la seule trilogie qui nous soit parvenue dans son intégralité. C’est aussi la dernière et la plus grande œuvre d’Eschyle. Et grande, elle l’est à beaucoup d’égards. L’Orestie, c’est trois meurtres, trois coupables, leurs démons, leur destin et leurs choix, empreints d’une lourde charge morale. Le cercle vicieux de la vendetta est rompu. Et le principe ‘œil pour œil, dent pour dent’ fait place à une autre forme de justice, où le tribunal est le gardien de l’ordre. Partant de l’idée énoncée plus tard dans ces mots aussi lapidaires que puissants ‘connais-toi toi-même’, l’homme est mis au défi de se défaire de ses œillères, de son propre droit, et de voir et de reconnaître ses parts obscures, condition pour assurer la dynamique de la vie.

Dans Agamemnon, le roi Agamemnon revient en vainqueur de la guerre de Troie. Il est assassiné chez lui, dans son bain, par Clytemnestre, son épouse. Celle-ci couvait depuis des années sa vengeance parce que, dix ans plus tôt, il avait sacrifié leur fille Iphigénie – c’est uniquement grâce à ce sacrifice que l’armée grecque avait eu le vent en poupe, pour atteindre Troie. Mais Agamemnon s’était passé autour du cou le nœud coulant du destin.

Dans Dodenoffer (Offrandes aux morts), Oreste, fils d’Agamemnon et de Clytemnestre, revient à Argos. Il est adulte. Lui aussi est face à un dilemme impossible : venger son père – c’est son devoir – ce qui n’est possible que s’il tue sa mère, violant ainsi les lois supérieures des dieux. Oreste accepte son destin à bras ouverts. Les Furies, divinités persécutrices, apparaissent sur scène, pourchassant Oreste. Il cherche refuge auprès d’Apollon.

Dans De Welwillenden (Les Bienveillantes), Oreste et Apollon, qui le protège, soumettent leur cas devant un tribunal d’Athènes, présidé par la déesse Athéna elle-même. La question est : Oreste doit-il payer de sa vie pour le meurtre de sa mère ? Ou doit-il être acquitté pour que le cercle de la vengeance soit rompu ? S’ensuit le premier court room drama de la littérature occidentale. L’état de droit – du moins une première mouture – est né.  

De Roovers se sont adonnés à une analyse rigoureuse et à une délibération posée. Ils ont fait des choix fondamentaux, ce qui a conduit à une adaptation singulière ; elle conserve les grandes lignes fondamentales de la version originale – Eschyle, dans l’adaptation de Ted Hugues, traduite par Bernard Dewulf – et leur adjoint du matériau puisé chez d’autres auteurs tels que Jonathan Littell, Albert Camus, Patricia De Martelaere, ... L’actualité du texte n’en est que renforcée, et les interrogations d’Eschyle amplifiées. Quand la violence est-elle justifiée ? Quand est-on coupable et la culpabilité, c’est quoi au juste ? Qui est responsable de la violence ? Quand la guerre est-elle vraiment révolue ? Qu’est-ce qui est justifié en temps de guerre ? Combien de temps un traumatisme fait-il des ravages au sein d’une famille et combien de générations doivent y être confrontées ?

Peter Spaepen a signé des compositions chorales figées et chargées d’émotions à travers un  soundscape d’Eric Engels. L’antique chœur grec se compose d’un orateur, qui décrit et commente les événements, d’une chorale qui observe la tragédie, à distance et exprime sans jugement des sentiments latents. L’espace monumental reste quasi vide : un seul bloc de béton à l’avant-plan, trois projecteurs qui projettent sur la paroi du fond des photos prises en direct par Stef Stessel. Pas une photo qui rend compte des faits, mais bien trois. Des acteurs et des chanteurs petits et vulnérables dans un espace qui traduit minutieusement la vision du monde sous-jacente.

Robby Cleiren: Agamemnon / Apollon
Sara De Bosschere: Cassandre / Electra / Athéna
Luc Nuyens: Heraut / Égisthe / Furies
Sofie Sente: choeur
Ilse Uitterlinden: Clytemnestre / Furies
Jeroen Van der Ven / Reindert Vermeire: gardien / Oreste

d’après: Eschyle - Ted Hughes - Bernard Dewulf

avec: Robby Cleiren, Sara De Bosschere, Luc Nuyens, Sofie Sente, Ilse Uitterlinden et Jeroen Van der Ven

composition: Peter Spaepen
chant: Astrid Annicaert, Kobe Baeyens, Iris Berardocco, Floris Lammens, Fre Madou, Valérie Mertens, Peter Pype, Sara Raes et Eva Tulkens sous la dir. de Peter Spaepen
scénographie: Stef Stessel
photographie: Stef Stessel
costumes: Pynoo
concept lumières: Bert Vermeulen et Stef Stessel
soundscape: Eric Engels
technique vidéo: Guy Van den Bril
dramaturgie: Klaas Tindemans
première: 4 mai 2011 à l’Abattoir d’Anvers


juli 2016

maart 2015

  • 7 20u00   02 210 11 12 Brussel, KVS
  • 6 20u00   02 210 11 12 Brussel, KVS
  • 5 20u00 première zaalversie 02 210 11 12 Brussel, KVS

mei 2013

  • 18 20u30   089 65 44 90  Genk, op locatie (i.s.m. C-Mine)
  • 17 20u30   089 65 44 90  Genk, op locatie (i.s.m. C-Mine)
  • 16 20u30   089 65 44 90  Genk, op locatie (i.s.m. C-Mine)

april 2013

  • 26 20u15   014 41 69 91  Turnhout, op locatie (i.s.m. CC Warande en CC De Werft)
  • 25 20u15   014 41 69 91  Turnhout, op locatie (i.s.m. CC Warande en CC De Werft)
  • 24 20u15   014 41 69 91  Turnhout, op locatie (i.s.m. CC Warande en CC De Werft)

mei 2012

  • 27 20u30   03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)
  • 26 20u30   03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)
  • 25 20u30   03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)
  • 24 20u30   03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)
  • 22 20u30   03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)

mei 2011

  • 19 20u30   03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)
  • 16 20u30   03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)
  • 14 20u30   03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)
  • 13 20u30   03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)
  • 12 20u30   03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)
  • 11 20u30   03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)
  • 10 20u30   03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)
  • 7 20u30   03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)
  • 5 20u30   03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)
  • 4 20u30 première 03 238 91 81  Antwerpen, Slachthuis (i.s.m. Monty)
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Knack Focus — 06-05-2011
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Cobra.be — 06-05-2011
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Gazet van Antwerpen — 06-05-2011
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De Morgen — 12-05-2011
Congratulations to De Roovers theatre company from Belgium on their wonderful work with the "Oresteia". What i found were compelling and thought-provoking elements of the performance were how the erotic element was removed from the relationships between the (often fetichised) couples of the plays, except in their moments of death. And then they were only depicted in their form as departed, through an eery postpartum public photographic ritual. The essence of the power relations and power struggles, issues of personal and collective responsibility for (personal or collective) violence become highlighted thus, in the most organic way. And of course the intervention of 'Klytemnestra" and "Agamemnon", and the historical trip into the collective ethics crisis of the western world through the 20th century was masterful and dramaturgically seamless. There were other elements that we spend half an hour in the parking lot discussing with friends, i just wanted to share the most prominent. Thank you! ps. the stage design was incredible. a photographic meta-reading, meta- in time, space and consciousness...

Ellada Evangelou